Face à l’intensification des crises environnementales, une nouvelle forme de détresse psychologique gagne du terrain, en particulier chez les jeunes : l’éco-anxiété.
Décrite comme « une détresse mentale et émotionnelle en réponse à la menace du changement climatique » (Hogg et al., 2021), elle n’est pas une pathologie en soi, mais un signal d’alerte. Un indicateur d’un monde qui change trop vite, trop fort, et face auquel beaucoup de jeunes se sentent impuissants.
75% des jeunes dans le monde jugent le futur « effrayant »
Hickman et al., 2021
En France, les 24-35 ans sont les plus éco-anxieux, avec des niveaux d’inquiétude significativement plus élevés que chez les générations précédents (ADEME, 2025).
Ce constat alarmant souligne l’urgence d’intervenir en amont, dès le lycée. Prévenir, c’est leur permettre de transformer cette anxiété en engagement, plutôt que de la laisser d’installer en détresse chronique.
À l’origine de cette angoisse, on retrouve souvent une exposition massive à une information fragmentée, pessimiste ou anxiogène : effondrement de la biodiversité, multiplication des catastrophes naturelles, crise sociales… Cette surabondance d’informations est aggravée par les algorithmes des réseaux sociaux, qui amplifient la confusion et l’inquiétude.
4 lycéens sur 5 en France ne parviennent pas à distinguer un contenu sponsorisé d’une information journalistique sur les réseaux sociaux.
CLEMI, 2024
Cette incapacité à discerner alimente un sentiment d’incertitude, de fatalisme et de découragement.
Si l’éco-anxiété peut être un moteur d’engagement lorsqu’elle est accompagnée, elle devient une source de mal-être lorsque les jeunes n’ont ni espace de parole, ni repères, ni outils pour la transformer.
L’éco-anxiété est un enjeu de santé publique, qui demande des réponses tant préventives que thérapeutiques.
ADEME, 2025
Ce phénomène grandissant reste insuffisamment pris en charge dans nos politiques publiques. En 2025, l’ADEME le reconnaît comme un enjeu de santé publique majeur, appelant à des réponses à la fois préventives et thérapeutiques. L’agence recommande notamment :
Comment transformer l’éco-anxiété des jeunes en levier d’engagement vers des parcours de vie et des métiers à impact, en identifiant les mécanismes psychologiques d’adaptation et les conditions concrètes qui favorisent ce basculement ?
C’est pour répondre à cette problématique qu’est née Earth Care Movement : Accompagner les jeunes en les reconnectant à eux-mêmes, aux autres et au vivant, afin de transformer leur éco-anxiété en engagement.
L’éco-anxiété n’est ni une mode passagère, ni une faiblesse générationnelle. C’est une réaction lucide et légitime face à l’urgence environnementale et au manque de perspective offertes à la jeunesse.
En tant qu’enjeu de santé publique et sociétale, elle relève un besoin crucial : outiller les jeunes pour comprendre le monde, y trouver leur place et y agir avec discernement.
Former une génération capable de transformer son anxiété en engagement, c’est construire une société plus résiliante, plus consciente, et plus juste.